Comment réussir son jardin responsable ?
Dans la thématique Jardin et Jeux plein air
De plus en plus de personnes souhaitent cultiver un jardin en accord avec le cycle naturel des végétaux, sans toujours savoir par où commencer. Souvent qualifié de « jardin écologique », le jardin responsable cherche avant tout à respecter la biodiversité et à conserver un équilibre biologique, à travers des pratiques raisonnées de jardinage, des économies d’eau, mais aussi un entretien, des équipements et un mobilier adaptés.
Découvrez dans ce guide tout ce qu’il est nécessaire de savoir pour réussir votre jardin responsable.
- Accès rapide au contenu
Les grands principes d’un jardin responsable
1
Comprendre l’importance de la biodiversité
Un jardin responsable, c’est un jardin pensé dans sa globalité pour atteindre un équilibre biologique propice à la croissance des végétaux. L’un des premiers principes d’un jardinage raisonné consiste donc à favoriser et respecter la biodiversité, soit « l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent(1) ».
Votre jardin doit demeurer un écosystème équilibré permettant l’interaction de tous ses organismes. Pour cela, multipliez les actions pour varier les espèces végétales et attirer la faune :
- Plantez des haies champêtres avec des espèces locales et des plantes mellifères.
- Réduisez la surface de votre pelouse entretenue et préservez une zone de friche au fond du jardin.
- Creusez une mare et installez des hôtels à insectes et des nichoirs pour les oiseaux et les chauves-souris…
Pour aller plus loin, découvrez notre tutoriel pour fabriquer un hôtel à insectes, et toutes les étapes nécessaires pour construire une cabane à oiseaux.
2
Adapter ses cultures au sol et au climat
Au jardin, et dans une moindre mesure au potager, il est important de planter des végétaux parfaitement adaptés aux conditions que vous pouvez leur offrir.
Dans ce but, il est utile de faire analyser des échantillons de terre, afin de déterminer la nature de votre sol : argileux, sableux, calcaire, acide… Rien ne sert de planter des végétaux exigeant un sol frais et profond si le vôtre est pauvre, caillouteux ou calcaire !
Choisissez également des végétaux adaptés à votre climat, qui seront moins sujets aux maladies et auront une croissance optimale avec peu de traitements. Privilégiez ainsi les plantes locales, naturellement adaptées à votre environnement et respectez leurs besoins en ensoleillement.
3
Valoriser ses déchets verts
La meilleure façon d’obtenir des végétaux sains et robustes consiste à nourrir la terre, qui à son tour nourrira les plantes.
À cet effet, l’idéal est de valoriser ses déchets verts (tontes de pelouse, feuilles mortes, déchets de taille, etc.) :
- Avec un composteur de jardin, vous pouvez fabriquer votre propre compost à partir de vos déchets quotidiens. Vous utiliserez ce compost au jardin lors de la plantation de vos végétaux ou pour couvrir le sol d’un paillis organique riche.
- D’autres paillis organiques peuvent être obtenus en recyclant les déchets verts. Un fabriquer un hôtel à insectesbroyeur de végétaux vous permettra notamment d’obtenir du B.R.F. (Bois Raméal Fragmenté, soit des rameaux de feuillus broyés) aux nombreux avantages. Étalés en couche épaisse, ces paillis préserveront la fraîcheur du sol, le protégeront de l’érosion provoquée par de fortes pluies, freineront la croissance des adventices (plantes considérées comme indésirables) et nourriront la terre en se décomposant.
Le geste malin
La valorisation des « biodéchets », c’est-à-dire les déchets alimentaires et les déchets naturels biodégradables, est un enjeu essentiel, car leur mise en décharge participe à l’émission de gaz à effet de serre et de méthane. Pour le ministère de l’Écologie, la valorisation organique (compostage, épandage, etc.) permet d’éviter le traitement des biodéchets en déchetterie tout en apportant une solution à l’appauvrissement des sols(2).
4
Pratiquer la rotation des cultures au potager
La rotation des cultures est une pratique très employée en jardinage « bio », conforme aux principes de l’agriculture biologique.
Lorsqu’on cultive plusieurs années de suite la même famille de légumes au même endroit, certains nutriments indispensables à un sol fertile (azote, phosphore, potassium, minéraux et oligo-éléments) s’épuisent.
Pour un potager durable, qui permet à la terre de se restructurer et de reconstituer ses réserves, on préconise la rotation des cultures, qui consiste à faire tourner les plantations d’une année sur l’autre. Cela réduit aussi la propagation des maladies et des parasites.
Le geste malin
Le bêchage bouleverse le sol et perturbe la vie de la microfaune, des champignons et autres micro-organismes qui œuvrent à la fertilité de la terre. C’est pourquoi il est avantageux de remplacer le bêchage par un travail à la grelinette, qui permet de bien aérer la terre sans la retourner.
Entretenir son jardin sans produits nocifs
1
Agir de manière préventive
Contre les maladies et nuisibles, agissez autant que possible de manière préventive :
- Utilisez du purin d’ortie ou de prêle pour renforcer la résistance des végétaux.
- Au potager, associez les bonnes plantes, car de nombreux végétaux se protègent mutuellement : le chou et le céleri, les carottes et les échalotes, etc.
- Contre les nuisibles, cultivez au potager des plantes répulsives, telles que les œillets d’Inde, les soucis, l’aneth…
Si un traitement curatif est malgré tout nécessaire, des traitements non chimiques sont disponibles : décoctions et purins végétaux, fongicides à base de plantes, savon noir…
2
Pratiquer la lutte biologique
La lutte biologique consiste à utiliser (en favorisant leur venue ou en les implantant) certains organismes vivants pour se débarrasser des ravageurs.
Concrètement, en vous assurant la présence d’« auxiliaires de culture(3) » (animaux et plantes utiles au jardin, ennemis naturels des ravageurs), vous favorisez la régulation naturelle des « bioagresseurs(3) » (animaux nuisibles et maladies) dans votre jardin, et ce, sans pesticides.
Par exemple :
- Les coccinelles adorent les pucerons, tout comme les perce-oreilles qui mangent aussi les chenilles.
- Les chauves-souris vous débarrassent des insectes et des moustiques, tandis que les hérissons mangent limaces et chenilles.
- Les vers de terre participent à l’activité microbienne du sol, tout en aérant la terre.
Sans oublier le rôle des abeilles et de nombreux oiseaux, reptiles et autres plantes…
3
Utiliser des engrais et amendements naturels
Régulièrement nourri par des apports de compost et des paillis organiques, un sol a peu besoin d’engrais, sauf en cas de carences ou pour certaines cultures gourmandes en éléments nutritifs.
- Privilégiez les engrais organiques (issus de matières vivantes, végétales ou animales), comme le sang séché, la corne broyée ou le guano, ainsi que le compost et le fumier. Pour un jardin potager « bio », achetez des engrais utilisables en agriculture biologique (sigle « UAB »)(4).
- On peut aussi avoir recours à l’engrais vert, une pratique utilisée dans les jardins bio (conformes au cahier des charges de l’agriculture biologique), qui consiste à planter temporairement une parcelle avec des végétaux à pousse rapide (le trèfle, le colza, la luzerne…), que l’on coupe et enfouit dans la terre lorsqu’ils arrivent à maturité afin d’enrichir le sol.
Le geste malin
Évitez les pesticides dans un jardin naturel et responsable, à l’exception de ceux autorisés en agriculture biologique ! Selon l’ADEME, les jardins privés « seraient responsables de ¼ de la pollution des eaux de surface et des nappes souterraines ». Par ailleurs, les pesticides participent aussi à la pollution de l’air, car les « ¾ du volume des produits appliqués seraient perdus lors de pratiques inopportunes comme en cas de pulvérisation par temps venteux ». Sans oublier les points d’eau, eux aussi impactés par des applications « sur des sols imperméables ou en pente, qui entraînent les pluies souillées vers les ruisseaux et les rivières »(5).
Économiser l’eau au jardin
1
Récupérer l’eau de pluie
Un jardin demande souvent beaucoup d’eau. Pour ne pas gaspiller inutilement cette ressource, commencez par mettre en place un récupérateur d’eau de pluie :
- Soit un modèle hors-sol, facile à installer.
- Soit un récupérateur enterré, pour une réserve d’eau plus importante.
Pour aller plus loin, découvrez comment installer une cuve de récupération d’eau de pluie.
2
Arroser de manière raisonnée
Certaines pratiques permettent à vos plantations de profiter au maximum de l’eau d’arrosage :
- Arrosez directement au pied des végétaux plutôt que par aspersion.
- Arrosez copieusement et moins souvent, plutôt que souvent et chichement.
- Arrosez tôt le matin (dès la mi-août) ou tard le soir (quand les nuits sont chaudes) pour réduire l’évaporation de l’eau. Dans la même optique, paillez vos cultures.
3
Opter pour un système d’arrosage économe en eau
Le choix de votre système d’arrosage est essentiel pour maîtriser votre consommation d’eau au jardin et réduire le gaspillage :
- Installez un arrosage goutte-à-goutte ou par tuyaux microporeux au potager.
- Installez un arrosage automatique dans l’ensemble du jardin pour contrôler au mieux l’irrigation.
- Couplez au programmateur d’arrosageune sonde d'humidité, qui déclenche l’arrosage en fonction du degré de sécheresse du sol, et un pluviomètre, qui stoppe l’arrosage ou annule sa programmation lorsqu’il pleut.
Pour aller plus loin, découvrez comment bien choisir son arrosage goutte-à-goutte.
Aménager et équiper son jardin de manière responsable
1
Bien choisir ses outils de jardin
Les outils de jardin motorisés sont souvent énergivores et fonctionnent parfois avec des énergies fossiles. D’une manière générale, il est souhaitable de privilégier les outils de jardin électriques plutôt qu’à essence.
Chaque fois que possible, préférez des outils manuels : un sécateur et un élagueur manuel bien conçus et d’excellente qualité peuvent suffire à vos besoins. Quant aux tondeuses manuelles, il en existe de très efficaces, qui ne demandent pas beaucoup d’efforts et suffisent pour une petite surface de pelouse.
Pour aller plus loin, découvrez comment vous équipez pour entretenir le jardin.
Bien choisir ses équipements de jardin
Que vous installiez un abri de jardin ou une pergola, réfléchissez aux matériaux employés : le métal et le bois sont souvent privilégiés, mais globalement, choisissez des matériaux recyclés et recyclables.
En ce qui concerne l’éclairage, optez pour un éclairage extérieur LED d’une très grande longévité, voire des éclairages solaires pour tirer profit des ressources naturelles. Pensez à vérifier l’étiquette énergie des luminaires, les plus efficaces étant notés A++.
Le geste malin
Veillez à la durabilité globale des équipements de jardin. Entretenez-les avec soin, l’objectif étant d’avoir à les remplacer le moins souvent possible.
1
Bien choisir son mobilier de jardin
La question des matériaux se pose à nouveau pour le mobilier de jardin. Si possible, privilégiez des matériaux locaux, recyclés et n’ayant pas subi de traitements chimiques.
Si vous optez pour un salon de jardin en bois, choisissez bien votre essence :
- Préférez les essences locales (mélèze, acacia, pin, sapin, chêne) issues de forêts gérées durablement (labels PEFC et FSC).
- Évitez les espèces menacées ou celles en monoculture qui appauvrissent le sol et perturbent la biodiversité.
En dehors du bois, d’autres matériaux peuvent être employés :
- Le métal, en particulier l’aluminium, qui est très résistant, a une durée de vie quasi illimitée et peut être recyclé sans perdre ses propriétés.
- Les textiles, notamment le coton, pour vos transats. Dans ce cas, fiez-vous aux labels, notamment le label GOTS (Global Organic Textile Standard), qui est la référence pour le « textile biologique(6) », et le label Oeko-Tex® Standard 100, qui garantit des tissus « sans substances nocives(7) ».
Enfin, pensez à réutiliser les matériaux et les objets. Les cagettes, tourets, vieilles planches et meubles anciens vous permettront de créer un salon de jardin plein de charme.
Vous ne savez pas comment fabriquer votre salon de jardin en palettes ? Lisez notre tutoriel.
(1) https://ofb.gouv.fr/quest-ce-que-la-biodiversite
(2) https://www.ecologie.gouv.fr/biodechets
(3) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037373355/
(4) https://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/PJ3-Nvx_R_CE_889-2008_cle41a61d.pdf
(5) https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/1805-moins-de-produits-toxiques-9791029709272.html
(6) https://www.ecocert.com/fr/certification/textile-biologique-gots
(7) https://www.oeko-tex.com/en/our-standards/standard-100-by-oeko-tex
Nos guides d’achat et tutos
×