À l’heure où la chasse au gaspillage d’énergie est un enjeu majeur, la climatisation fait partie des mauvais élèves.

Même si les fabricants ont fait des efforts pour réduire la consommation d’énergie de la plupart de leurs gammes, de nombreux modèles demeurent très énergivores. Les climatiseurs mobiles, ainsi, peuvent consommer jusqu’à 2,5 fois plus qu’un climatiseur fixe(1). Une surconsommation au niveau national qui n’est pas sans conséquences : on observe désormais l’été des pics de consommation identiques à ceux des vagues de froid en hiver.

Et ce phénomène a vocation à s’amplifier, vu le nombre croissant de foyers s’équipant d’un système de climatisation. On est ainsi passé de 14 % de foyers équipés en 2016, à 25 % en 2020 (2). Cette même année, les commandes ont explosé avec plus de 800 000 unités écoulées, contre en moyenne 350 000 les années précédentes.

Dans son étude, l’Ademe précise que : « La climatisation est aujourd’hui responsable de près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment ».

Le principe de la climatisation est de rejeter l’air chaud d’une pièce vers l’extérieur, pour le remplacer par de l’air froid impulsé vers l’intérieur du logement.

Cet air chaud rejeté dans l’air n’est pas anodin. À grande échelle, il contribue au réchauffement de l’air ambiant. C’est une étude menée par le CNRS qui en arrive à cette conclusion. Les auteurs précisent : « Une utilisation accrue de la climatisation dans les zones urbanisées […] libère de la chaleur résiduelle dans l’atmosphère » (3).

Dans ce contexte, utiliser la climatisation pour lutter contre la chaleur dans la maison revient à contribuer au réchauffement de l’air extérieur… qui nous pousse à allumer le climatiseur. Un vrai cercle vicieux.

Un système de climatisation est étanche. Il ne rejette pas de CO2 lors de son utilisation.

En revanche, il contribue à l’augmentation des émissions de CO2 par sa consommation en électricité, comme vu plus haut, mais aussi au travers de la chaîne de production industrielle des réfrigérants qui sont utilisés pour refroidir l’air.

L’utilisation d’un système de climatisation n’est pas néfaste en soi pour la santé, tant que son entretien est bien réalisé. En revanche, si les filtres ne sont pas nettoyés ou changés à la bonne fréquence, une pollution de l’air ambiant intérieur est possible.

Par ailleurs, la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur peut être source de rhume, d’irritations, de maux de tête… Si vous utilisez une climatisation, essayez de garder un écart de température raisonnable (on recommande un écart maximum de 4 °C), pour préserver les habitants du logement lorsqu’ils sortent ou qu’ils rentrent(4).

Même s’il consomme de l’électricité, il est bien moins énergivore qu’une climatisation (1). Le traditionnel ventilateur a encore de beaux jours devant lui. Son efficacité reste limitée, mais il rend supportables les périodes de grande chaleur s’il est placé à proximité.

Pour augmenter significativement ses effets, vous pouvez placer de la glace dans un bol juste devant le flot d’air ventilé. Une bonne alternative pour rafraîchir une pièce sans clim.

Pour faire du froid sans clim, il existe aussi des modèles intégrant des poches de glace à congeler et à placer directement au cœur de l’appareil.

La nuit, les températures sont plus douces. C’est le moment d’ouvrir en grand toutes les fenêtres – et même les volets, lorsque cela est possible sans risquer d’intrusion. Jouez aussi sur les courants d’air en utilisant des cale-portes.

En revanche, dès que l’air se réchauffe, aux alentours de 7 heures du matin, pensez à fermer immédiatement toutes vos fenêtres et portes-fenêtres. Ne les ouvrez que brièvement, pour entrer ou sortir du logement, jusqu’à 18 heures au moins.

Même chose pour les volets, qui vont éviter que les rayons du soleil ne s’infiltrent à l’intérieur des pièces. Laissez-les seulement entrouverts pour garder une luminosité suffisante. De cette façon, vous conserverez une température acceptable dans tout le logement.

Évidemment, le niveau d’isolation de la maison influe directement sur l’efficacité de cette astuce canicule.

Le film anti-chaleur pour fenêtre combat les rayons UV et la chaleur qui arrivent par les vitrages. Le film solaire permet aussi de limiter le froid pendant l’hiver. Il se pose sur la fenêtre et représente une solution idéale si vous souhaitez garder vos volets ouverts.

Le film solaire pour fenêtre peut être posé sur la vitre de façon adhésive, ou par effet électrostatique pour être retiré facilement à la fin de la saison.

Si vous éclairez votre logement avec des ampoules à incandescence, sachez que celles-ci, en plus d’être énergivores, émettent énormément de chaleur. Vous vous en êtes sans doute rendu compte si vous avez tenté de dévisser une ampoule de ce type qui était restée allumée un certain temps.

C’est donc le bon moment de changer, pour des ampoules LED ou des ampoules fluocompactes, qui ne chauffent que très peu et qui vous feront en plus réaliser des économies d’électricité.

Lorsque la chaleur vous saisit, il est plus agréable de marcher sur un carrelage frais que sur un tapis. Pensez donc à ranger vos tapis dans un placard jusqu’à l’automne.

Parmi les astuces pour rafraîchir sa maison, le drap humidifié étendu devant une fenêtre ouverte : l’air circulant au travers se charge d’humidité et refroidit la température de l’habitat.

Une excellente solution pour passer des nuits moins caniculaires.

La végétalisation permet de rafraîchir l’atmosphère. Si les plantes vertes en intérieur peuvent jouer un petit rôle, la plantation d’arbustes à proximité directe des entrées de la maison va avoir un effet concret sur la température de l’air qui transite depuis l’extérieur.

Autre solution : le toit végétalisé. Le principe est de faire pousser des végétaux sur le toit, avec une installation spécifique et en vérifiant bien sûr que l’architecture de la maison peut supporter le poids du substrat et des plantes. Mais au final, vous bénéficiez d’une maison particulièrement originale, et surtout d’une isolation du toit d’une grande qualité. Renseignez-vous toutefois sur la bonne façon de procéder (choix des végétaux, etc.). L’Ademe note en effet : « Il faut que la végétation soit intense et que le toit soit bien humide pour que cela soit réellement efficace. »(5)

Le bois est très peu réfractaire. Ce matériau noble n’emmagasine pas la chaleur, à l’inverse du béton ou de la pierre. Ainsi, une terrasse en pierre va chauffer toute la journée, et redistribuer cette chaleur – dont vous n’avez vraiment pas besoin – une fois la soirée venue.

Une terrasse en bois va rester beaucoup plus fraîche, même si elle a passé la journée en plein soleil.

La pergola bioclimatique se distingue d’une pergola classique par ses lames orientables, qui adaptent leur ouverture, sur toute la surface de la terrasse, en fonction de l’ensoleillement.

L’hiver, les lames sont ouvertes pour laisser pénétrer la lumière dans la maison.

L’été, les lames, à double paroi orientable en aluminium, permettent de profiter d’un extérieur ombragé (et moins chaud qu’avec un store banne) et ont un effet direct sur la chaleur qui entre dans la maison.

Pour les toits plats, des revêtements ont été inventés, capables de réfléchir la chaleur : « membranes élastomères ou polyurées réfléchissantes, tuiles et graviers pâles, enduits réfléchissants (revêtement apparenté à la peinture) »(6).

Mais avant de procéder à un tel changement, renseignez-vous auprès de votre commune pour connaître le PLU (plan local d’urbanisme) et savoir si vous avez le droit d’y recourir dans votre secteur.

Si l’isolation des murs par l’intérieur est moins coûteuse, elle entraîne une diminution de la surface habitable et rend difficile la continuité absolue de l’isolation.

L’isolation extérieure se révèle ainsi plus efficace. Il existe plusieurs techniques : par bardage, par panneaux enduits, ou par un enduit isolant, minéral ou végétal (7).

Bien sûr, pour se révéler pleinement satisfaisante, cette rénovation thermique doit idéalement être couplée avec une meilleure isolation des autres points d’entrée de la chaleur : toit, portes et fenêtres.

(1) https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/travaux/climatisation-comment-bien-choisir

(2) Pour tous les chiffres du paragraphe, voir https://presse.ademe.fr/2021/06/la-climatisation-vers-une-utilisation-raisonnee-pour-limiter-limpact-sur-lenvironnement.html#:~:text=La%20climatisation%20est%20aujourd'hui,gaz%20%C3%A0%20effet%20de%20serre.

(3) https://rmets.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/joc.3415

(4) https://www.consoglobe.com/choc-thermique-coup-de-froid-climatisation-sante-cg et https://expertises.ademe.fr/professionnels/entreprises/performance-energetique-energies-renouvelables/lenergie-bureaux/dossier/ventilation-climatisation/saviez

(5) https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/vacances-loisirs/ete/canicule-19-solutions-apporter-fraicheur-ville

(6) https://librairie.ademe.fr/cadic/104/guide-pratique-chaud-dehors-frais-dedans.pdf?modal=false

(7) https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/travaux/comment-bien-isoler-maison